Présentation de ce blog


Ce blog est en priorité un outil à l'usage des étudiants en terminale du lycée Marcel PAGNOL à Marseille, élèves de Mr Mollard.
Il regroupera au fur et à mesure les documents utilisés en classe, des textes, des analyses, des corrigés d'exercices, des aides pour les devoirs, pour les révisions de l'écrit ou de l'oral,… Il peut aussi présenter certains travaux d'élèves.


dimanche 21 avril 2013

L'incertitude des solutions aux problèmes philosophiques est-elle un argument contre la valeur de la philosophie?

Ce texte du philosophe Bertrand Russell répond bien à cette question:

"La valeur de la philosophie doit en réalité surtout résider dans son caractère incertain même. Celui qui n'a aucune teinture de philosophie traverse l'existence, prisonnier de préjugés dérivés du sens commun, des croyances habituelles à son temps ou à son pays et de convictions qui ont grandi en lui sans la coopération ni le consentement de la raison." Pour un tel individu, le monde tend à devenir défini, fini, évident ; les objets ordinaires ne font pas naître de questions et les possibilités peu familières sont rejetées avec mépris. Dès que nous commençons à penser conformément à la philosophie, au contraire, nous voyons, comme il a été dit dans nos premiers chapitres, que même les choses les plus ordinaires de la vie quotidienne posent des problèmes auxquels on ne trouve que des réponses très incomplètes. La philosophie, bien qu'elle ne soit pas en mesure de nous donner avec certitude la réponse aux doutes qui nous assiègent, peut tout de même suggérer des possibilités qui élargissent le champ de notre pensée et délivre celle-ci de la tyrannie de l'habitude. Tout en ébranlant notre certitude concernant la nature de ce qui nous entoure, elle accroît énormément notre connaissance d'une réalité possible et différente ; elle fait disparaître le dogmatisme quelque peu arrogant de ceux qui n'ont jamais parcouru la région du doute libérateur, et elle garde intact notre sentiment d'émerveillement en nous faisant voir les choses familières sous un aspect nouveau.»
(Problems of philosophy 1911)

La place de la philosophie

Pourquoi n'étudie-t-on la philosophie qu'en terminale?
Il peut sembler injuste de devoir passer le bac au mois de juin sur une discipline que l'on ne pratique que depuis septembre.
On peut bien sûr militer pour introduire la philosophie dès l'âge primaire, sous forme de débat, ce que beaucoup d'enseignant du primaire ont pratiqué avec pas mal de bonheur.
Mais on peut aussi considérer que la philosophie présuppose d'avoir construit certaines connaissances. Voici un tableau qui résume bien la place centrale de la philosophie par rapport aux autres connaissances: